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Panenthéisme

Parc Jarry

Ce qui m’inspire n’a de sens que pour mon propre enten­de­ment. J’espère atteindre l’autre et créer ain­si un tour­billon de sen­sa­tions, une fusion silen­cieuse qui ne peut être par­lée, seule­ment actée et dan­sée. Je ne reçois bien sou­vent en retour que des coeurs polis à la sur­face d’un écran tac­tile qui m’éloigne du vivant. Et, si j’en crois mon inac­tion, cela fait mon affaire. Je m’en contente ou je fais avec.

Mes farces et mes bouf­fon­ne­ries sont plus cor­ro­sives et font effet sur la gale­rie. Les clowns ont com­pris que, pour sur­vivre, il fal­lait éta­ler sa dif­fé­rence en la défor­mant. Mais le gro­tesque reprend le pou­voir et l’Humanité semble être prête à assis­ter à un nou­veau cata­clysme. On ne sait plus, donc, ni rire ni pleu­rer, on rede­vient puri­tain jusqu’à en débou­lon­ner le sta­tues et les sou­ve­nirs, ceux qui devraient pour­tant res­ter là afin de nous per­mettre de nous rap­pe­ler vers l’Ordre universel.

C’est une dra­ma­tique rigo­lade mani­pu­lés par des Arché­types ivres. Puisqu’on aurait tout inven­ter, il faut recom­men­cer. Les drames ont tant été écrits que nos ima­gi­naires ne semblent pou­voir sur­vivre que par le jeu des répé­ti­tions ou de la rebuf­fade. Nous nous aimons et nous nous détes­tons, ce n’est pas nou­veau, mais cela ne res­pire plus rien. Quelle est bien cette mouche qui nous a piqués et endormis ?

J’ai moi aus­si ce réflexe au sor­tir du tra­vail de ne pas vou­loir m’embarrasser de mes rai­sons de vivre. Pour­tant, s’il y a bien une chose qui m’ensorcelle encore, c’est le néant de mes inter­ro­ga­tions. Si je rêve tou­jours de mas­ser un corps en lui fai­sant devi­ner mon inté­rêt pour l’âme qui s’y trame, je fais sou­vent le pitre, vain­cu par ma couar­dise en espé­rant, comme un homme ivre, que l’alcool dans mon sang ne s’évaporera jamais.

Si au-delà de nos têtes s’écoulent des vents de magique conscience, j’ose croire que ma barque fini­ra par en fendre les vagues. Si tout n’est que bruits et coïn­ci­dences, je conti­nue à sali­ver devant les dan­seurs qui pavanent leur beau­té et leur grâce.

Ce sont bien de nom­breuses hypo­thèses mol­le­ment construites autour d’un panen­théisme per­son­nel. Mais com­ment faire autre­ment. N’est-ce pas le seul rem­part contre la folie ?

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