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Tous les matins

Tous les matins, un mélange nou­veau de cou­leurs, une har­mo­nie que les peintres peuvent envier. L’automne pour­suit son œuvre intem­po­relle et cyclique. Tous les matins, un rap­pel que la roue tourne, jamais tout à fait au même endroit puisque le temps, dans nos têtes, s’empile tel des feuilles mortes, brunes et vertes, ser­ties de jaunes et de vent.

On ne peut explo­rer le quo­ti­dien que si on le marche. Encore faut-il lais­ser ses yeux errer sur les coïn­ci­dences, cal­mer ses pen­sées pour qu’elles absorbent le hasard des rencontres.

Il en va de même des gens qui occupent notre vie. Être avec eux tous les matins, ou durant tous les émois, témoi­gner de leurs sai­sons, de leurs sou­rires qui se colorent par l’émeri des dou­leurs, de les entendre, les tou­cher ou les voir mou­rir, une seule fois avant qu’ils ne viennent jar­di­ner dans nos souvenirs.

Vivre requiert de l’humilité et du res­pect. Bien sûr, il existe des poi­sons autour de soi, de la vio­lence, de l’incompréhension, des chasses aux sor­cières et des illusions.

Mais en mar­chant sa vie, un pas à la fois, on vient à bout de ses tour­ments. On peut à tout le moins atteindre une région fer­tile, un gazon où ne poussent que des trèfles à quatre feuilles. Vivre requiert de rêver.

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